lundi 10 mars 2008

Un commerce plus juste... oui, cela existe !


Hola !!!


Bonjour les enfants ! Nous sommes lundi et c'est la rentree des classes, pour vous (on espere que vous avez passe de bonnes vacances !); la rentree du blog, pour nous ! Il s'en est passe des choses depuis quinze jours ! Alors nous allons prendre la semaine pour tout vous raconter...

(pas d'accent encore une fois mais demain, cela devrait changer)


Lundi : on vous parle de notre mission sur le commerce equitable.
Mardi et jeudi : on evoquera notre voyage
Vendredi : on vous livrera notre compte-rendu sur les deserts.
Nous avons quitte la Bolivie et sommes arrives depuis hier au Perou ! Nous vous ecrivons de Cuzco.

Notre mission


Nous devions travailler sur la quinoa... finalement, nous avons enquete sur le cafe. Nous avons investigue sur une federation de cooperatives appelee la FECAFEB. Elle rassemble des petits producteurs de cafe de la region des Yungas, en Bolivie. C'est dans cette region, a 150 km au nord de La Paz que sont produits 95 % du cafe bolivien. Le president de cette federation nous a emmene 4 jours avec lui dans les Yungas. Nous avons assiste a une reunion des dirigeants de la FECAFEB avec les petits producteurs, rencontre des producteurs, des ONG, les familles des producteurs. Bref, cette mission est un vrai succes !


(ici la reusion de la FECAFEB avec les producteurs)

C'est quoi le commerce equitable du cafe ?



Cela signifie que le cafe est vendu a un prix juste, c'est-a-dire permettant au producteur et a sa famille des conditions de travail et de vie decentes. Le prix paye par les acheteurs est alors souvent superieur au prix de marche. Plus exactement :

- Les producteurs de la FECAFEB touchent 124 dollars au minimum (prix fixe pour les producteurs de cafe au niveau de l'Amerique du Sud) pour un sac de 50 kg de cafe.

- Comme ils respectent des conditions sociales de travail, ils touchent une prime de 10 dollars supplentaires.

- Comme ils ont choisi de produire de maniere biologique, ils touchent une autre prime de 20 dollars.

- Les prix payes aux producteurs ne peuvent descendre sous un certain seuil. Si le prix du cafe baisse beaucoup, les producteurs continueront a toucher la meme sommes. C'est une assurance leur permettant d'etre constants dans leur travail et le financement de leur vie familiale.

Une logique vertueuse



Juan, le producteur qui nous a accueilli sur ses terres, nous a montre ses conditions de vie, difficiles. Il vit avec sa famille (ils sont 7), retire de tout, dans une maison en bois de 40 m2. Mais depuis qu'il travaille avec la FECAFEB, ses enfants vont a l'ecole en bus et non plus a pieds, une nouvelle ecole a ete construite, il peut meme mettre un peu d'argent de cote ! Nous vous parlerons demain des nouvelles cuisinieres que les producteurs ont pu s'acheter avec cet argent !


Et puis le commerce equitable a fait aimer aux producteurx leur travail. Avant, personne ne s'interessait a eux; ils etaient juste bon a produire un cafe de mauvaise qualite. Le commerce juste les a rendus responsables, ils travaillent a faire le meilleur cafe possible, a developper les cultures biologiques. La justice leur a donne envie de faire bien, de faire mieux.



Les producteurs se sont sentis tres valorises par notre presence sur place. C'est le signe de leur existence aux yeux des Europeens. Ils sentent qu'ils sont entendus, de plus en plus et que leur travail est compris. Ils nous l'ont bien rendu en nous remerciant presque systematiquement a chaque intervention lors de la reunion de la FECAFEB.

Deux petits hics...

Comme le prix du cafe issu du commerce equitable est le resultat de negociations a un niveau international (qui n'ont pas lieu tous les jours), le prix de marche peut etre superieur au prix du commerce equitable. Ainsi, aujourd'hui les producteurs touchent 154 dollars pour 50 kg de cafe alors que le prix de marche est proche des 200 dollars !

Le travail des enfants est interdit par les chartes de commerce equitable des pays. Pourtant les enfants travaillent dans les exploitations que nous avons visitees, essentiellement a la cueillette et au tri des grains de cafe. Doit-on condamner cette pratique ? C'est difficile d'apres ce que nous avons vu car 1. Le souci des parents est la reussite scolaire de leurs enfants (Juan economise pour payer l'universite a ses enfants plus tard) 2. Les enfants aident leurs parents en dehors de l'ecole uniquement et pendant la recolte essentiellement 3. Il s'agit de solidarite familiale et non d'exploitation des enfants. En France, dans les campagnes il y a 30-40 ans, cette aide etait tres frequente !


Au cours de cette mission, nous avons fait des decouvertes interessantes. Nous vous en parlerons demain !

Gros bisou !

Manuel et Francois