Il est temps de publier le résultat de nos recherches sur la déforestation. Nous étions dans la région de Puerto Maldonado au Pérou, en lisière de forêt amazonienne. Nous avons rencontré des responsables d'une association, de l'INRENA, l'institut des ressources naturelles et un représentant indigène.
Que représente la déforestation au Pérou ?
L’année dernière (2007), l’INRENA estime que l’on a défriché 4000 ha par jour au Pérou. Imaginez un peu ! Cela fait 8000 terrains de foot par jour ou 333 par heure ! Ce qui est considérable. Chaque année, 1 million d'hectares sont abattus ou brûlés. Au Brésil, ce sont 3 millions d'hectares.
Pourquoi déforeste-t-on ?
1. Pour exploiter le bois et en particulier les essences rares présentes dans la forêt amazonienne, comme le cèdre ou le caucho. Et pour trouver les espèces rares et recherchées, les exploitants n'hésitent pas à couper des kilomètres carrés de forêt sans récupérer les arbres d'essence commune.
2. Pour agrandir les surfaces agricoles.
3. Pour agrandir les villes, en particulier Puerto Maldonado.
4. Pour chercher de l'or.
5. Pour construire des routes. Et c'est un des problèmes principaux que connaît la région de Puerto Maldonado : la construction de la future route transocéanique qui reliera l'océan atlantique et l'océan pacifique. Une oeuvre gigantesque.
Il faut d'abord parler des conséquences de la déforestation en général : 1. modification de l'éco-système avec la disparition des habitats naturels des animaux mais aussi de la disparition de certaines espèces végétales 2. appauvrissement des sols 3. réduction de la production d'oxygène et augmentation de la quantité de CO2 dans l'air...
Mais si l'on s'intéresse au cas de Puerto Maldonado, il est un impact que les scientifiques commencent à mesurer sérieusement. Il s'agit de l'érosion. En effet, tous les 5 à 10 ans, le phénomène El Nino provoque des pluies très abondantes dans la région. Or la présence de la forêt permet une absorption d'une partie de cette eau. Les racines des arbres offrent également une stabilité au sol. Ici, on redoute le prochain El Nino car la surface coupée est considérable depuis 10 ans. Et si l'eau n'est plus retenue, les glissements de terrain, éboulements et inondations pourraient être dramatiques.
Voilà le résumé de notre mission sur place.
En fin de semaine, nous publierons le résumé de notre dernière mission sur Quito.
A plus !
Manuel et François