mercredi 9 avril 2008

Mission sur les glaciers

Ouf ! L'ordinateur ne fonctionnait plus... ce qui explique ce retard ! Voilà, c'est réparé !

COMPTE-RENDU POUR TOUS DE LA MISSION SUR LES GLACIERS ...

... pour les journalistes, nous terminons la rédaction des réponses.


Petite leçon de choses


Nous étions sur le glacier Arteson. Celui-ci se trouve dans la Cordillère blanche au Pérou. Il fait partie des glaciers andins (des Andes) tropicaux. Ces glaciers sont soumis à un équilibre très fragile car pendant la saison des pluies, il fait également chaud (ce qui n'est pas le cas en Europe alpine ou la saison des pluies correspond à la saison froide (hiver). Donc l'eau se ne transforme pas en glace. La partie haute du glacier culmine a 6020 mètres.


Un glacier, ça s'observe ! En le regardant de près ainsi que ses alentours, on peut comprendre son fonctionnement. Tenez, que sont selon vous ces grandes rangées de pierres ?



Elle sont appelées maurennes. Le glacier avance à la façon d'un bulldozer. Lorsqu'il se déplace sur la pente, il comprime la montagne qui l'entoure au point de faire se détacher des blocs de pierre. En avançant, toutes ces roches sont rejetées sur le côté par le glacier. Les lignes que vous voyez sont donc des roches rejetées par le glacier. Ces lignes appelées maurennes sont une information précieuse pour comprendre le comportement du glacier. Ainsi, en observant ces trois lignes, on comprend 1. Que le glacier se déplace 2. Qu'il s'étend et rétrécit dans le temps.


Saviez-vous que le glacier exerce une telle pression sur la montagne que lorsqu'il fond, la montagne, comme une mousse qu'on aurait compressé très longtemps, se dilate en quelques années pour reprendre un peu de place. Étonnant, non ?


Le travail des scientifiques

Les scientifiques de l'IRD font des relevés sur le glacier tous les mois. Ils relèvent plusieurs données. Par exemple, ils enregistrent le niveau des pluies qui sont tombées sur le glacier. Ainsi ils peuvent savoir si le glacier se reduit parce qu'il fond ou parce qu'il reçoit moins de précipitations.

Pour mesurer, ils utilisent un pluviomètre à accumulation (celui-c- se trouve a 5000 m). Cela signifie qu'ils ne font pas des relevés tous les jours, seulement une fois par mois. Il comparent le niveau d'eau à celui de la fois précédente. La différence correspond aux précipitations sur la période. Mais, allez-vous dire... il y a un problème : et l'évaporation ? Pour cela, les scientifiques disposent à la surface de l'eau 5 mm d'huile. L'eau qui tombe passe sous l'huile et ne peut ressortir par évaporation. Ingénieux et tout simple ! A vous d'essayer !


Le constat


Arteson est un glacier situé à 6000 m. Il est donc moins en danger que les glaciers situes à 5000 m, qui connaissent des températures plus élevées. Mais le constat est alarmant : entre 1970 et 1997, la surface des glaciers de la Cordillère blanche a diminue de 16 %. Et entre 1997 et 2003 (en 6 ans seulement), de 10 % !
Ci-dessous en 2005 :

A l'oeil nu, on observe les changements. Le glacier Arteson perd 1 mètre d'épaisseur par an. A ce rythme, il aura disparu dans 50 ans !
Ci-dessous en 2008 :


Et avec lui, le bodefale, le pâturage de haute altitude. Ce pâturage dont se nourrissent les alpagas, les vigognes... alpagas et vigognes dont se nourrissent les pumas... Et avec lui également les cultures des habitants de la vallée. Le surplus d'eau fourni par le fonte des glaciers leur a fait croire en la possibilité d'augmenter la surface de leurs champs... mais le manque d'eau à venir risque de réduire considérablement cette surface.


Pas de doute selon Robert Gallaire de l'IRD : le début de la fonte accélérée des glaciers correspond au début du développement accélére de l'industrie. C'est bien l'homme qui génère la fonte des glaciers. Aucun doute la-dessus car s'il s'agissait d'un phénomène naturel, la fonte serait bien plus lente. Selon lui, il faut agir immédiatement car il semblerait que la machine Terre soit difficile à ralentir d'un coup !


Alors, nous vous le demandons cher amis : comment faire pour réduire au maximum l'augmentation des températures ?

Nous sommes toujours à Lima. Nous allons repasser par Cusco pour nous rendre sur le lieu de mission sur la déforestation.

Hasta luego

Manuel, Francois et Oursemou