mardi 11 mars 2008

Retour sur les mines de Potosi

Hola chicos !

Nous vous écrivons de Cuzco au Perou. Il est l'heure de vous parler des moments forts que nous avons vécus pendant vos vacances. On continuera jeudi !

Misère de la riche Potosi


Les mines de Potosi furent découvertes au milieu du 16e siècle et firent de Potosi la plus grande ville d'Amerique du Sud. Les colonisateurs espagnols ont exploité sans répit cette mine jusqu'à en retirer presque tout l'argent qu'elle contenait en 300 ans. On dit que les Espagnols auraient exploites tellement la mine (et les habitants de Potosi) qu'avec tout l'argent puisé, on aurait pu paver une route d'argent à deux voies jusqu'à Madrid ! Et tout cet argent vient d'une seule et même montagne ! Autant dire aujourd'hui que la montagne est trouée 4 fois plus qu'un gruyère ! D'ailleurs le mont Rico a perdu 300 mètres de hauteur depuis son exploitation.

Ça va vous surprendre mais en guise de cadeaux pour les mineurs nous avons apporté des feuilles de coca, de l'alcool et... et... de la dynamite ! Et oui, c'est un outil de travail pour les mineurs. Ici, elle est en vente librement.


Vous avez peut-etre vu, déjà, la condition des mineurs français au 19e siècle, dans un film comme Germinal. Les conditions sont ici similaires... non, pire. Les hommes se rendent à pieds dans la mine, s'enfoncent à quatre pattes dans les couloirs naturels, poussent des chariots de 150 kg au fond de la mine, sur un sol boueux et recouvert d'eau. 8 à 10 heures par jour, à respirer des matières toxiques (l'amiante est partout), sans protection sociale (il y a eu 31 morts l'année dernière dans la mine + les morts de maladies; ici on meure à 45 ans), pour 5 euros pour les 3e classes et 15 euros pour les 1ères classes !

Eh oui, ici, il y a un ordre social. Les 3e classes font le travail le plus dur; seuls les 2e et 1e classes ont le droit d'utiliser la dynamite. Et la hiérarchie se trouve aussi en dehors de la mine. Là où les mineurs déposent les minéraux, des femmes ramassent à la pelle les restes de minéraux laisses par les camions. Elles y sont autorisées : en échange de ce nettoyage, elle vendent juste à coté les minéraux qu'elles ont balayés.



Une bien dure réalité !

Deux clins d'oeil de passage dans les Yungas

Les Yungas sont une région subtropicale au nord de La Paz. Nous y avons travaillé sur le café comme vous savez. Sur notre trajet, nous avons relevé deux éléments dont nous voulions vous dire deux mots.

L'exploitation sauvage des forets

En introduction à notre prochaine mission sur les forets, parlons un peu de déforestation... Sur la route La Paz-Caranavi (160 km, 4 heures et des ravins de 500 m, à pic !), nous avons croisé un grand nombre de camions chargés d'essences d'arbres rares. Les arbres sont abattus sans contrôle, sans gestion, pour fournir essentiellement les marchés européens et américains ! Un ballet impressionnant !


Une cuisinière dite écologique


Chez un producteur de café de Caranavi, nous avons découvert... la création technologique de la région : la cuisinière écologique ! Rien de totalement écologique car elle fonctionne au bois (qui produit du CO2) mais il faut la resituer dans le contexte. Les habitants entendent par écologique le fait que les fumées ne soient pas expulsées à l'intérieur de la maison mais à l'extérieur... Il s'agit donc plus de confort. Mais il est nécessaire ici, les conditions sont rudes. Voyez que tout le monde a un peu son idée de l'écologie... Et pour vous, c'est quoi l'écologie ?

Hasta luego pour de nouvelles aventures !

Manuel et Francois